Basquiat x Warhol, la rencontre du Néo-expressionisme et du Pop Art. Dans le New York des années 80, le peintre Jean-Michel Basquiat, dont la carrière commence à peine, croise la star du Pop Art Andy Warhol. De leur rencontre, se crée une magie créative.
Ces deux esthètes incarnent le mouvement novateur et l’ébullition créative de l’époque. Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol, deux créateurs au succès retentissant. Cette collaboration marque un tournant créatif pour l’époque et installe les prémices d’une influence toujours d’actualité.
«« Je commence un tableau et je l’achève. Je ne pense pas à l’art quand je travaille, j’essaie de penser à la vie »» – Basquiat
Leur collaboration débute par une rencontre en 1982 par le biais d’un galeriste suisse B.Bischofberger. De cette rencontre résulte une oeuvre «« Dos Cabezas »». Dos Cabezas qui signifie « deux têtes » en espagnol, l’œuvre est basé sur l’autoportrait de Warhol pris avec Basquiat. Cette oeuvre à initié une profonde amitié entre les deux artistes et marque le début de leur collaboration.
Année 1983, Basquiat et Warhol commencent des petits formats en collaboration : Warhrol fournit une sérigraphie sur laquelle Basquiat va peindre. Le duo va débuter une collaboration « quatres mains » pour non pas fusionner leur style mais assembler leur univers à la manière d’un collage. Warhol projette un logo, un objet de consommation, des chiffres qu’il peint ensuite sur une toile à la main avant de laisser Basquiat intervenir. «« Andy aimait faire un seul passage et me laisser ensuite tout le travail »» raconte Basquiat.
«« Il [Warhol] commençait la plupart des peintures avec quelque chose de très reconnaissable, comme le logo d’une marque (General Electrics,Paramount, etc) et d’une certaine façon, je le défigurais. Ensuite, j’essayais de le faire revenir, je voulais qu’il peigne encore. »» Sous l’influence de Basquiat, Warhol reprend les pinceaux et la peinture directe. «« Cela faisait vingt ans qu’il n’avait pas touché un pinceau. Grâce à notre collaboration, il a pu retrouver sa relation à la peinture »» raconte Basquiat. Alors que Warhol propose à Basquiat de lui louer le loft qu’il possède sur Great Jones street, leurs liens se resserrent : ils font du sport ensemble, se rendent à leurs expositions respectives.
«« Tout est plus ou moins artificiel. Je ne sais pas où s’arrête l’artificiel et où commence le réel »» – Warhol
Entre 1983 et 1985, Warhol et Basquiat font atelier commun pour se livrer à une production intense d’au moins «« un million de toiles »». Tout du moins si l’on en croit ce dernier. Certes les œuvres communes ne dépassent pas les 160 numéros mais cette exagération traduit l’intensité des échanges entre les deux artistes.
Bousculé par le trait incisif de Basquiat, Warhol poursuit ses sérigraphies, tout en se remettant à peindre à la main des fragments de publicité et des manchettes de journaux. Délaissant pour finir la sérigraphie, il utilise un épiscope afin de pouvoir projeter son dessin sur la toile et reporter plus facilement ses images. Sous l’influence de Basquiat, les œuvres de Warhol se teinte d’accents vaudou et de dangers de mort.
Basquiat de son côté reprend d’anciens collages dont il réalise une forme de sampling en usant à son tour du procédé sérigraphique. Warhol propose une structure et une rythmique implacable, sur laquelle Basquiat, improvise, déstructure, amplifie, le sentiment émanant de la toile. Les collaborations sont fluides, presque sans effort, comme si les deux esprits fusionnent pour en créer un troisième unique.
«« La production de peintures collectives nous a permis d’affirmer notre identité, chacun donnant à, prenant de, affectant l’autre »» – Basquiat
Septembre 85, les deux artistes exposent à la galerie Tony Shafrazi, une quinzaine de leurs œuvres communes. Le New York Times écrit : «« Cette collaboration a tout l’air d’une manipulation de A.Warhol où Basquiat fait figure d’accessoire. »» Alors qu’un seul tableau se vend, Basquiat est profondément blessé d’être traité de «« mascotte »» , il [Basquiat] décide de couper les ponts avec son mentor Warhol.
La mort de Warhol en 87 le prend par surprise. Inconsolable, Basquiat peint en hommage de son défunt ami, l’œuvre «« Gravestone »», trois porte en forme de pierre tombale, sur lesquelles surgissent une tulipe noire, une croix jaune, une tête de cœur et un mot barré : Perishable («« périssable »»).
Après la disparition de Warhol, Basquiat s’isole et produit peu d’oeuvre. En 1988, après une année d’absence, il expose à nouveau. Malgré le succès de son exposition, il se rend à Hawaï, afin de se défaire de sa toxicomanie. Basquiat disparaît en août 88 d’une overdose d’opiacés, soit une année et demi après son mentor Wahrol.
La puissance des œuvres Warhol x Basquiat résonne encore à ce jour. Cette collaboration laisse un immense héritage culturel au travers des sujets majeurs évoqués tel que la violence, le racisme, le capitalisme ou encore les causes humanitaires.
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